Un budget participatif alors qu’il n’y a plus d’argent dans les caisses ?

Depuis des années, on observe en Europe une réduction des dépenses budgétaires au niveau local, ce qui impactent fortement les investissements. C’est parce que les collectivités locales font face à des choix difficiles que beaucoup de villes se lancent dans une démarche participative autour de leur budget pour donner une nouvelle légitimité aux choix budgétaires. C’est en lançant des concours à la recherche d’innovations pour tenter de « faire mieux avec moins » ou plus simplement en lançant des budgets participatifs, permettant aux citoyens de s’exprimer sur une part minoritaire du budget d’investissement. Rares sont les villes qui ont suivi l’exemple originel de Porto Alegre, où la totalité du budget d’investissement était décidé via le budget participatif.

Pourtant, pour lancer un budget participatif, encore faut-il que les ressources financières le permettent. Il faut aussi que les collectivités aient aussi la capacité légale d’investir. Pour autant, dans une étude à venir, nous verrons que le nombre de budgets participatifs par pays n’est pas proportionnel à la part d’investissements assurés par les collectivités. En effet, les investissements représentent une grande proportion des dépenses : avec 60%, la France fait ainsi partie des 5 premiers pays où les collectivités territoriales dépensent avec la Belgique (89,3%), l’Allemagne (67,9%), l’Espagne (64,5%) et les Pays-Bas (64,4%). La moyenne européenne est de 55,3% selon les chiffres de l’OCDE (2015).