Durant cette semaine, vous pourrez vous pencher sur les bienfaits de la délibération au stade de l’appel à projets du budget participatif.
On retrouve quatre enjeux :
- avoir des projets qui répondent à de vrais besoins
- mobiliser tous les secteurs, toute la diversité de la population
- faciliter le travail ultérieur par les services
- permettre d’avoir la prise en compte de l’intérêt général pour ces projets.
Si on cherche à politiser les citoyens, on va favoriser les échanges en face à face afin que chacun puisse se rendre compte des besoins conflictuels sur tout le territoire.
Alors en France, on doit décider de ces modalités : on peut demander aux personnes de remplir seulement un formulaire en ligne ou en papier (c’est le cas à Montreuil) ou bien de rendre la présence à une réunion publique obligatoire pour défendre son projet (Grande-Synthe, Grenoble).
Le format de la Ruche aux projets à Grenoble est le suivant : dans un premier temps, les habitants, qu’ils aient un projet ou non, sont repartis sur une trentaine de tables de manière aléatoire. Ensuite, les porteurs de projets présentent leurs projets aux habitants et aux autres porteurs de projet présents à leur table : le but est de pouvoir présenter en petit comité ses idées, que le dialogue puisse être possible pour confronter les visions autour de la table, en présence du modérateur. Enfin les projets sont votés de manière à ce que chaque table ne retienne que les deux projets les plus convaincants. C’est le premier filtre, avec lequel nous arrivons à une soixantaine de projets.
Chaque table va ensuite présenter dans la deuxième partie de l’après-midi ces 60 projets à l’ensemble des Grenoblois présents. Afin de ne pas saturer les capacités cognitives des participants, on leur a fourni au préalable pour suivre la présentation un cahier de bord dans lequel chacun peut prendre des notes. De plus, on sépare la présentation en deux parties : les projets inférieurs à 100 000 euros, les plus nombreux, et les projets entre 100 et 400 000 euros. Pour ces deux sessions de projets, chaque porteur de projet présente en une minute son projet à l’ensemble de la salle, puis à la suite de la trentaine de présentations, chacun est invité à retenir les 7 projets les plus utiles en les ordonnant par ordre de préférence. L’exercice est réalisé pour ne retenir que 30 projets au final. C’est le second filtre.
Pour une collectivité comme Grenoble, cela peut avoir un intérêt de réduire de manière transparente le nombre de projets en favorisant certains regroupements durant la ruche. De cette manière, on peut permettre aux services de travailler de manière plus qualitative durant l’été.
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Parmi les enjeux importants, il y a la qualité des projets retenus. Attends-on des projets très construits et donc on sélectionne de ce fait le public en capacité à répondre à l’appel à projets ? Ou au contraire on attends des idées de projets et l’intérêt de la phase d’instruction c’est de pouvoir de co-construire avec les citoyens leurs projets ? Ce sont des choix qui doivent être clarifiés dès le départ.
Comment passer des besoins aux projets ?
En Italie à Milan d’abord se prépare le recueil des besoins avec des réunions publiques. On demande qui voudrait être délégués puis où on va tirer au sort trois personnes pour chaque secteur afin d’avoir des jeunes et une parité. Durant le laboratoire de deux jours qui va suivre, les délégués vont travailler dans un premier jour sur l’analyse des besoins qui ressortent des réunions publiques. Il y a un travail de traduction, de compilation, de bilan. Le deuxième jour est consacré à la construction de cinq projets qui peuvent répondre aux besoins identifiés. Pour chaque secteur de la ville, cinq projets seront ensuite soumis au vote de l’ensemble des citoyens.
C’est cette logique qu’on a utilisée à Paris pour une expérience pilote l’an passé dans un collège parisien pour permettre l’émergence des idées : on a travaillé en deux séances de deux heures avec l’ensemble des délégués. Dans le premier temps, on a travaillé avec un brainstorming organisé avec deux niveaux. Pour faciliter les échanges, 6e avec les 5e, les 4e avec les 3e afin que les 3e ne soient pas en position d’intimider les plus jeunes. Le but était de faire le bilan contrasté entre les choses positives dans le collège, les choses négatives et des pistes d’action. Ensuite lors de la deuxième session, on travaillait exclusivement sur la construction de projets répondant aux préoccupations prioritaires.
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Exercice pour le panorama : Est-ce qu’il y a un public ou une thématique ciblée ? Est-ce qu’une réunion publique est obligatoire ?
Trop tard !